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Extrait : Jeux Nocturnes - Tome 2

Le coeur de Kyran fit une embardée à la vue de son partenaire sortant de la salle de bains. Ses hanches étroitement enserrées dans la serviette provoquaient à chaque fois le même effet chez lui. Son regard se porta sur le fessier divinement musclé de son homme qui déambulait devant lui, inconscient de la vision édénique qu’il offrait. La gorge sèche, le jeune homme se secoua les neurones – ou tout du moins, le restant encore actif –, et s’affaira dans la chambre pour maîtriser l’érection naissante. Il se félicita de sa rapide réaction…  toute relative ; un mollusque aurait remporté la victoire haut la main. 

– J’étais certain d’avoir laissé un boxer blanc, ici, Tu ne l’aurais pas vu, par hasard ? demanda Aaron.

« Aïe. Tu ne vas pas aimer, Musclor… Et toi non plus, ma belle… » pensa Kyran en regardant son entrejambe. Le moment pour une confrontation était mal choisi, mais puisque l’occasion d’une mise au point se présentait, Kyran s’arma de courage et jubilait presque de la petite surprise qu’il lui réservait. 

– Tu as regardé dans le sèche-linge ? Les vêtements adorent s’y nicher, parait-il…

– Non, je n’y avais pas pensé, répondit Aaron en souriant. 

Il l’embrassa sur le front avant de s’éloigner. « Bon sang ! S’il me sort la carte séduction, je ne m’en sortirais jamais... », songea Kyran avec culpabilité. Mais il ne devait pas flancher et régler cette affaire, une bonne fois pour toutes. L’appréhension le gagnait lorsque soudain, il entendit rugir son nom dans le couloir. 

– Qu’est-ce que c’est que ça ? grogna Aaron en exhibant une chose informe. 

– Heu… Un chiffon pour la poussière ?

– Non. C’est un boxer, grommela-t-il. Enfin, c’était un boxer… Et il est… rose ou mauve, je sais pas. Tu as une explication ?

– Que dirais-tu, si je disais qu’une chemise indigo amoureusement enlacée avec un boxer blanc ont fait l’amour dans la machine à laver et que l’horrible chemise, prise dans le tourbillon de la passion a… hum, dégorgé sur le délicat boxer ?Aaron jura entre ses dents.

– Ne fais pas l’innocent ! Je sais très bien que c’est pas accidentel…

– Et bien dans ce cas, tu diras à ton gentil boxer d’aller baiser dans le panier du blanc et de ne plus traîner avec cette saleté de chemise et tout rentrera dans l’ordre !

– OK, je vois… bougonna Aaron. J’ai saisi le message. 

Le jeune homme se rapprocha de lui et prit sa main dans la sienne.

– Écoute, je ne te reproche pas de laisser traîner tes affaires car ce serait mentir, mais quand tu mets ton linge à laver, essaie de ne pas te planter de corbeille sinon j’aime autant que tu laisses par terre… Je ne peux pas systématiquement vérifier après toi. Je ne vois pas l’intérêt de la mise en place de deux corbeilles si ce n’est pas trié correctement dès le départ. Pour moi, c’est un gain de temps et j’apprécierais que tu respectes ma façon de faire, au moins ici…

Aaron acquiesça et dut se résoudre à l’évidence ; Kyran avait raison sur ce point. Il n’était pas chez lui et devait se plier à ses habitudes. Il soupira longuement.

– Tu as raison… Je te promets de faire attention la prochaine fois. Mais je fais comment, en attendant ? dit-il en présentant le sous-vêtement entre eux. 

Kyran le saisit et le regarda sous tous les angles.

– Je t’avouerais que c’est… spécial. Mais tu ne trouves pas ça original ? On dirait presque les couleurs LBGT, fit-il en riant. Je suis certain que tu sauras le mettre en valeur.

Aaron l’attira à lui et plaqua son bassin au sien.

– Avoue que tu me cherches, là…

– Qui, moi ? Ce n’est pas plutôt ton sexe qui tente désespérément de se faire pardonner ?

– C’est de ta faute… Ta bouche et ta verge sont deux aguicheuses qui ne demandent que ça... dit Aaron, le regard brillant d’excitation.

– Non, c’est ce qui s’appelle un dol caractérisé et tu es condamné à satisfaire mes désirs sous peine d’être privé de ces aguicheuses et crois-moi, les pénalités de retard seront outrageusement indécentes…

– Racketteur !

– Prédateur ! 

Aaron émit un son de gorge faussement menaçant et prit d’assaut la bouche de Kyran. Son érection vint se frotter à lui de manière suggestive et ses mains se placèrent sur les fesses du jeune homme pour le presser davantage sur son membre.

– Le prédateur que je suis va te soumettre et tu en redemanderas, murmura le brun contre ses lèvres. 

– Et le racketteur se pliera à tes envies pour mieux te rendre dépendant des siennes.

– Absolument esclave…

 

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